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     Photo © Julien Ribot

     

    Assis à son bureau Stéphane, consulte le profil Facebook de Géraldine Ronfleur, la jeune fille de 16 ans  retrouvée dans le tiercecolle la semaine dernière. Les parents sont venus pour l’identification. Ils avaient signalé la disparition de la jeune fille dix jours plus tôt. Ils sont repartis effondrés, la jeune victime, s’avérait être une jeune gamine plutôt sage aux dires de tous, pas vraiment aventureuse, d’un physique assez banal, pas du tout le profil des victimes, établi par l’équipe sur l’affaire en cours : assassinat de jeunes fille entre 15 et 17 ans après séquestration et violences. Trois meurtres sadiques en deux mois, des jeunes filles fréquentant le même lycée, plutôt négligées par leur famille.


    Mais Stéphane ne souhaite écarter aucune piste, l’assassinat d’une nouvelle gamine de 16 ans, coïncidence ? Dans son dernier statut Géraldine, se définissait comme heureuse, et la géo localisation et une photo l’accompagnant la situait sur un grand marché de la capitale dix jours plutôt, date probable de sa disparition. Sous la photo des émoticônes sourires de ses amies, mais pas  de commentaires.
    Laurie en charge des interrogatoires de ses proches , n’avait rien pu apprendre. Géraldine était restée plutôt secrète sur une rencontre avec un beau jeune homme au physique de mannequin Une autre coïncidence, que l’instinct le Stéphane ne peut ignorer.


    Stéphane soupire, se lève, et enfile son blouson de cuir, et y glisse  dans la poche intérieure une photo de la jeune fille au sourire radieux.
    - Allez Laurie, allons faire un tour au Marché des Enfants Rouges, puisqu’il semblerait que ce soit le dernier endroit où on aurait pu l’y voir.
    Laurie se lève à son tour, abandonnant ses recherches en cours
    - je ne suis pas très optimiste, c’est un marché très fréquenté, qui va pouvoir se souvenir, d’une jeune fille au physique insignifiant dans la foule compacte et pressée d’un lundi matin ?
    - j’en ai conscience mais il faut bien tenter quelque chose et qui sait, il suffit d’une personne attentive aux autres. J’ai entendu dire que certains photographes aiment y trainer, et prendre des photos sur le vif, j’ai vu un jour, une exposition d’un jeune photographe amateur sur les grilles du Jardin du Luxembourg, des belles scènes de vie quotidienne, alors tentons notre chance.


    Arrivés sur les lieux, après avoir bravé les embouteillages, ils garent leur véhicule près d’une des entrées rue de Bretagne. Ce marché est un des plus vieux de la capitale, datant de 1628 anciennement appelé Petit marché du Marais, classé monument historique, et menacé de destruction un temps, il fait aujourd’hui le bonheur des habitants du quartier et des touristes.


    Il faut savoir apprécier l’ambiance des marchés couverts, les odeurs qui s’y mêlent, émanant des étals de fruits et légumes, de fromages, viandes et poissons…les harangues de marchands vantant la qualité de leur marchandise, et les prix défiant toute concurrence. Il ne faut pas être agoraphobe, et supporter de côtoyer la foule. Pour qui aime cette ambiance particulière, c’est un endroit magique.
    Des femmes jeunes sveltes et élancées vêtues de couleurs chatoyantes côtoient des petites grands-mères ratinées enserrés dans des vestes sombres tirant derrière elles les caddies redevenus à la mode dans lesquels elles rangent précautionneusement leurs achats, les articles les plus fragiles sur le dessus. Les jeunes préfèrent les grands cabas bariolés aux couleurs vives.
    Ici on se tutoie entre habitués, certains touristes trainent, photographiant les étals de pamplemousses et oranges du Portugal, d’autres goutent les fruits proposés par les marchands ou le saucisson de sanglier du stand de spécialités Corse.
    - Un drôle de lieu de rendez vous pour une jeune fille et un garçon, tu ne trouves pas ? S’étonne Laurie. J’aurais plutôt pensé qu’il l’attirerait dans un bar populaire autour d’un verre repend elle Pourquoi donc ici ?
    - Franchement je dois avouer que toute cette affaire me déconcerte, je ne comprends pas les liens possibles, de plus, nous avons retrouvé la victime à Montmartre dans la cave d’un vignoble dans lequel il n’est pas très aisé de pénétrer, lui répond Stéphane. Montrons sa photo.

    Mais une demi heure plus tard, ils sont bredouilles, hochements de tête négatifs, personne ne se souvient de Géraldine, marchands et clients confondus. Stéphane et Laurie dépités prennent le chemin de la sortie Rue de Beauce. Il faut retourner rue de Bretagne, là où ils ont laissé leur voiture en stationnement. Il est près de midi et les odeurs appétissantes diffuses émanant du bar à vin Les enfants rouges, titillent leurs papilles tant et si bien que Stéphane propose à Laurie de faire une pause. C’est une fois installés en terrasse de ce restaurant construit sur le site d’un ancien couvent et ne manquant pas d’originalité (les propriétaires asiatiques proposent une cuisine typiquement française ) que Laurie se voit interpeller par un jeune homme d’une trentaine d’années leur demandant l’autorisation de les photographier. Il leur explique sa démarche, et les deux enquêteurs se regardent qui sait la chance vient peut être de tourner, le jeune amateur de photos bat régulèrent le pavé de ce quartier et plus particulièrement le marché.

     

    ©MBCRéas 

     

    Marché de Provence

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    Je vous propose 10 LETTRES
    variété de poire qui murit précocement

    voici les lettres


     

    A E E O R J G L L N

     

    Je dois avouer que j'ai pas mal galéré, franchement rien ne me venait et parmi la liste interminable de poires

    voir ici toutes les variétés

    impossible de faire concorder lettres et poires existantes

    quant à trouver une photo , un vrai parcours de combattant

     

     

     

    Bon ceci dit fermons la parenthèse sur les poires

    pour passer aux mots et au texte

     

     

     

    réglé, léger,genre, glaréole jargonne, jargon, galère, orage, orangée, large, Léone,rallonge, lagon, loger, galerne, général, gnôle, golée,glaner

     

     

     

    Le cortège s’était enfin mis en branle, maitre Kadeg en tête. A ses cotés Enora et Arwan suivi de Grand-Ma et Anaïg.
    Duncan et Amaël s’étaient joints à la garde rapprochée de Kadeg, et la petite bande de guerriers partis en éclaireurs devaient les attendre au point de rencontre, déterminé à l’avance par le mage. Tout semblait réglé comme une partition musicale. Pas une fausse note  dans l'organisation , songea Enora in petto.
    Le soleil brillait haut dans le ciel tandis que la troupe s’engagea le cœur léger, sur la route scintillante qu’Enora et ses amis avaient empruntée les jours précédents pour rejoindre le château. Arwan monté sur un superbe alezan noir semblait très à l’aise, et Enora en fut particulièrement surprise, Kadeg lui avait réservé une douce pouliche, devant son air effaré, quand ils évoquèrent les moyens de locomotion. Vraiment Arwan la surprenait de plus en plus, elle ne le pensait pas être du genre à faire de l’équitation, le connaissant comme joueur dans l’équipe de football du lycée, et comme elle méprisait ces jeunes gens, qu’elle trouvait imbus d’eux même, n’avait jamais fait l’effort de le connaitre.
    Aujourd’hui, après plusieurs jours de cohabitation forcée, elle dut bien admettre, qu’elle avait fait preuve de beaucoup d’à priori, et d’un manque total de tolérance. C’est ce à quoi elle songeait, tandis qu’elle le dévisageait, se demandant comment ce jeune homme pouvait encore bien la surprendre.
    - J’étais quaterback dans mon équipe, puisque tu veux savoir quel était mon poste.
    Enora sursauta, Arwan lui souriait. Son cheval qu’elle maitrisait mal fit un écart, et une glaréole surprise s’envola.
    - Et oui, qui sait ,je pourrais surement te surprendre.
    Arwan lui fit un clin d’œil, et son sourire s'élargit davantage devant la mine stupéfaite de sa compagne de route. Il poursuivit sa conversation muette avec la jeune femme
    - Je me suis entrainé avec Grand- Ma depuis que nous sommes ici.
    - Non je te promets que je n’ai pas écouté toutes tes pensées continua-t-il à voix haute, mais tu es tellement concentrée sur moi depuis que nous sommes partis et tu n’arrêtes pas de me dévisager, que je n’ai pu m’empêcher de t’entendre.
    Enora déglutit gênée, ne sachant pas quoi répondre. Puis se reprit.
    - Et pourquoi donc, je n’arrive pas moi,  à entendre tes pensées, puisque j’ai parait il ce même don ?
    Arwan la fixait de ses magnifiques yeux sombres, et la jeune fille frémit sous la caresse de regard profond, tandis que le jeune homme reprenait en silence.
    - Simplement parce tu ne mobilises pas tes ressources De plus il te faut pratiquer cet exercice pour te perfectionner.
    - En effet, rajouta Amaelle qui vint se mêler à cette conversation silencieuse. De plus, tu peux aussi fermer ton esprit aux autres, c’est un atout que peu d’entre nous possède. Moi je peux me déconnecter pour ne pas entendre les autres, mais un Jargonne (c’est ainsi qu’on nous appelle,) peut pénétrer mon esprit, je ne peux rien faire pour l’en empêcher. Vous par contre, les enfants possédez la capacité d’échanger vos pensées entre vous, et de repousser toute tentative d’intrusion. Mais vous pouvez également choisir ce que vous souhaitez partager.
    Enora fronça les sourcils. Du chinois tout çà, un jargon qu’elle avait du mal à comprendre.
    Arwan éclata de rire à nouveau, çà couvait depuis un moment, elle l’amusait.
    - Ne m’en veut pas dit il à voix haute, mais si tu voyais ta tête puis toutes ces pensées qui s’y bousculent…
    La jeune fille soupira et songea : Quelle galère !
    - Je vous entends très clairement cependant…
    - Nous allons devoir faire un large détour me conseille Léone. Un orage gronde, cette lueur orangée à l’horizon le confirme, les coupa Kadeg. Une belle petite rallonge  à laquelle nous ne pouvons échapper. Il va nous falloir longer le verger de jargonnelle de Sire Tristan, puis nous arriverons au Lagon ambré. Il soupira et hocha la tête, un bien grand détour à mon gout mais les chariots ne supporteraient le passage au milieu du champ magnétique. Tant pis nous irons loger dans la tribu de Galerne. Nous y serons très bien accueillis Ils distillent une excellente gnôle, et je ne cracherais pas sur une petite golée. Le général Largo, sait faire preuve hospitalité, et de plus qui sait nous pourrions glaner des informations intéressantes .

     

    ©MBCRéas

     


     

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    La poire Jargonelle


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    Pourquoi n’ais je pas écouté mon instinct. Je n’aurais jamais du ignorer ces signes. Ce picotement qui parcourait ma colonne vertébrale, dès que je les voyais ensemble, ce poids dans l’estomac, cette sensation persistante de malaise Mais comment empêcher Elvira, de fréquenter cet abruti de Ronald, tout auréolé de sa gloire naissante, toutes les filles sont subjuguées par ce mec et son physique de Dieu du stade. Et moi pauvre mec sur la touche, depuis mon accident, je n’ai plus la cote bien sur. Mais qu’elle importance. Je souhaite juste que mon amie de toujours ne me considère pas comme un frère, mais qu’elle voit en moi celui que je suis, un jeune homme qui l’aime, et décrocherait la lune pour elle. Je la décroche déjà, mais elle rit de toutes mes attentions qu’elle trouve touchantes, bien sur.
    Je veille sur elle, depuis que nous sommes hauts comme trois pommes, depuis le jour, ou cet abruti de Ronald, oui ce même Ronald, déjà violent à l’époque l’a poussé du toboggan pour prendre sa place, nous avions 4 ans Je l’ai consolée et offert mon gouter. Le début d’une belle aventure.
    Aujourd’hui à 20 ans, elle me confie, ses peines de cœur, ses secrets les plus intimes, me demande mon avis sur les mecs avec qui elle sort. Mais depuis le début d’année, elle ne tient plus compte d’aucun de mes conseils, j’ai donc cessé de dénigrer les idiots qui lui tournent autour, et je la laisse faire ses propres expériences et surtout j’espère. Et non, je ne désespère pas qu’un jour…
    Ce soir, je me suis tenu sur mes gardes plus que jamais. Elvira était sublime dans sa robe de bal, le haut noir de sa robe vaporeuse, d’un bleu électrique assorti à ses yeux, mettait en valeur sa fine silhouette et sa généreuse poitrine. Ses boucles soyeuses qu’elle avait laissée libres, tombaient en cascade sur ses épaules dénudées, jusqu’au bas de ses reins, une légère ombre à paupières et une touche de mascara faisait ressortir ses yeux bleus qui brillaient d’excitation. J’étais passé chez elle, bien que je ne sois pas son cavalier pour la soirée, elle m’avait appelé une demi-heure plus tot, souhaitant que je sois le premier à la voir, en réalité pour que je la rassure sur sa tenue. Malgré sa beauté et son charisme incontestable Elvira manque de confiance en elle, ce qui m’attriste énormément.
    Elle m’a sourit, de ce sourire ravageur qui me fait fondre, a lissé ma chemise noire, et m’a taquiné sur mon élégance, il serait évident que Louise serait séduite.
    J’ai soupiré
    Ah ma douce, c’est toi et uniquement toi que je souhaite séduire. Mais bien sur je n’ai rien dit.
    J’étais donc là quand Ronald est venu la chercher, j’ai vu le regard concupiscent qu’il a posé sur elle, il n’était pas encore ivre, mais j’ai deviné qu’il avait pris de l’avance. Mon corps a réagit aussitôt, à nouveau ces picotements le long de ma colonne vertébrale, tout sonnait l’alerte, mais je l’ai laissé partir avec ce mec que je déteste le plus au monde. Oui avec le pire mec qu’Elvira s’était choisi comme petit copain jusqu’à ce jour.
    Son choix ! Un très, très mauvais choix de mon point de vue, et les événements le prouvent.
    C’est au bras de son beau ténébreux, qu’elle se rendit donc au bal de fin d’année, soirée où je la rejoignit après être allé chercher Louise.
    Je gardais un œil sur elle, plus que d’habitude, j'avais détesté la manière dont Ronald l’avait reluquée. Pour autant je n'imaginais pas que mes doutes seraient en dessous de ce que Ronald avait prévu.
    Quand j’y songe, je frémis de rage et de frayeur à ce qui aurait bien pu se produire., si je n'étais pas intervenu.
    Pour l’heure, je savoure l’instant présent.
    Elle est là abandonnée dans mes bras, les yeux mis clos, somnolente à cause de la drogue, que ce monstre a glissé dans son verre, une chance que je les ais épiés. Elle a glissé un de ses bras autour de mon cou, son autre main est posée sur ma poitrine, mon cœur bat la chamade, encore plus que de coutume, lorsqu’elle me touche. Son visage est juste à quelques centimètres du mien, je sens son parfum doux et fruité, nos nez se sont frôlés quand je l’ai prise dans mes bras après l’avoir arrachée à ceux de Ronald tout à l’heure. J’aurais pu, je pourrais l’embrasser, ses lèvres douces et nacrées m’attirent. Je rêve depuis si longtemps de gouter à cette bouche tentatrice, franchir cette dernière barrière intime, car je connais tout d’elle, de son corps, qu’elle exhibe devant moi sans retenue, en toute confiance, ses secrets, ses peurs et ses rêves …. Il ne me reste qu’à découvrir la saveur de ses lèvres. Si j’osais.
    Si j’osais ma douce, te révéler à quel point je t'aime , et ce ,depuis si longtemps, si j’osais te raconter  toutes mes propres peurs et mes rêves, ceux que je te tais de crainte de te faire fuir. Parce que je t'aime , ma douce, plus que tout au monde et que mon  plus grand rêve est que cet amour soit partagé.

     

    ©MBCRéas   

     


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    Une superbe image

     

     

     C'est une maison bleue adossée à la colline... 

     

     

    Ah les paroles  de cette chanson  correspondent à la maison  de grand mère, juste que les murs ne sont pas bleus et que nous ne sommes pas à San Francisco , mais au cœur de la Provence, la terre de mes ancêtres.  Ses murs sont ocres comme les terres avoisinantes, celle de mon pays natal ce Colorado Provençal que beaucoup nous envient, oui un paysage aux couleurs flamboyantes.. Dans ma famille les hommes étaient ocriers de père en fils. Une tradition quasi millénaire, oui j'exagère un peu,  ok , beaucoup même,  mais aussi loin que l'on remonte dans notre histoire familiale,tous les ainés travaillèrent sur le site pour différentes exploitations. Mon oncle Hector rendit son tablier en 1992, les ocres synthétiques ayant pris le pas sur les ocres naturels.

    Aujourd'hui mamie nous a quittée, les volets sont clos , les persiennes  ne sont pas non plus entrebâillées , pour nous préserver de la chaleur  torride de l'après midi, cette heure si propice à la sieste. Les volets sont clos et mamie ne  se tiendra plus jamais sur le pas de la porte, aux couleurs délavées par les saisons. Je l'entends encore nous houspiller alors que nous  bravions la canicule , à jouer  à sautiller dans la cour pavée sans chapeau ni casquette , dans l'inconscience de notre jeunesse.

    Le crépi de la façade se délite dangereusement , il faudra se décider à faire venir un entrepreneur, et par n'importe qui, un expert qui utilise nos ocres naturels.  Je sais que c'était le projet de ma grand mère, elle s'était mis en colère contre mon frère Max, qui s'était gentiment proposé

    - Je  vais te le faire, ce  ravalement de  façade , ben voyons , pas besoin d'en faire un fromage , juste moi  quelques amis. On tireras la table sous le figuier, tu  nous feras ta ratatouille et tes panisses, ta spécialité  mamounette Nous avec les potes ,on s'occupera du crépi et ta maison sera tout neuve. T'oublieras pas de faire  le plein de pastaga , parce que Rémi et Nans ils se contentent pas d'un chicouloun.

    -Agante Blaise, le voilà qui  prend pour un entrepreneur. Pff une demeure pareille, du crépi avec de la peinture chimique,  t'es tombé sur la tête le minot J’appellerais le Jean Pierre, parce que je vous voit venir. Vous allez  vous empéguer , et tout  chapacaner , et on y sera encore à l'an pèbre

    Max s'était vexé , bien sur. Mais mamie les derniers temps était excusable,  avec son  Alzheimer débutant,  ses sautes d'humeur,parfois agressive, parfois câline, souvent égarée  dans ses souvenirs d'antan. Je souris me  remémorant moi  même certaines scènes anthologiques, nos jeux dans le hall d'entrée, juste  derrière cette porte  désormais close. Une porte comme dans la maison  bleue de Maxime, autrefois ouverte à tous et à toutes.

    Oh que j'aime  cette maison dans laquelle résonne encore à mes oreilles , l'accent de mamie, le rire des arrières petits enfants qui la faisait répéter encore et encore

    - Allez mémé Fanny raconte  l'histoire de  la parisienne et de dégun .

    Et mamounette de soupirer, lever les yeux au ciel et de   raconter pour la énième fois.

    -  Francine,  la parisienne, la  mère de Tristan, tu sais celui qui habite à l'entrée du village, eh ben non il est pas provençal celui là, même qu'au fond  de lui ,il l'est bien plus que certains jeunes du village ,  elle était montée ici comme tout le monde. A croire qu'ils pensaient  tous  que c'était guinguette, mais çà me gênait pas. Ça prenait le chemin depuis l'église, pour monter jusqu'à la croix la haut et tout assoiffés ils s’arrêtaient la  pour souffler sur le banc qu'il y avait  sous la fenêtre. Oui j'ai planté des fleurs à la place depuis et le banc a fini sa vie dans la cheminée. Donc la  Francine, elle venait juste en vacances les premières années puis bien sur , elle a eu le coup de foudre pour nos collines ocres, la chaleur de notre accent, et sa belle  mélodie Il lui a fallu du temps pour comprendre nos expressions. Mais j'ai jamais tant ri que pour l'histoire de dégun  Un été elle avait voulu  à tout prix que j'aille au cinéma avec elle, me faire découvrir Aix, parce que moi  la ville vous voyez les pitchouns , c'etait pas ma tasse de thé, j’arrivais pas en m'en dépéguer de la Francine, une vraie arapède, elle m'avait prise en sympathie et moi aussi,une parisienne !  Qui l'eut cru ! Bref nous voilà parties , à la ville.  arrivées au cinéma , la salle était presque vide Sur fallait être barge pour aller voir un navet pareil,  !

    - et beh il a dégun ici. que je lui dis. Après le film, en  attendant le bus  pour revenir à la maison, on décide de boire un coup sur le cours Mirabeau, il faisait un temps magnifique et on entre dans un bar , on était  deux chats pelés et un tondu. On s'installe  au comptoir et je dis au serveur

    -  Y a dégun  ..., avant que je termine ma  phrase, Francine se retourne en sursautant, un peu effrayée :

    - Ah bon il nous a suivi ?

    - qui çà ?

     - Et bien dégun

     Et le serveur et moi on explose de rire

    Et oui, c'est que la Francine savait pas que dégun chez nous çà veut dire personne

    Et les enfants de rire et de lancer des LOL à tout va, les temps changent et les expressions aussi.

     

    Lexique

     

    Dégun définit l’absence de personne

    Arapède: Nom féminin pour reprocher de coller d'un peu trop près

    an pèbre : « l’an poivre » en provençal. Définit un temps très lointain.

    La panisse est une préparation à base de farine  de pois chiches , qui se mange en friture ou dorée au four , il faut déguster les plus célèbres qui sont celles de l' Estaque ( une tuerie)

    pastaga plus communément le pastis

    Chicouloun un doigt (de vin )

     S'empeguer s’enivrer

    chapacaner  bâcler , saccager un travail 

    Agante blaise, prend, çà, écoute çà

     

    ©MBCRéas 

     

    Image

     

     


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     le jeu de Christine repris par

    Lady Marianne

     

    Je vous propose 12 LETTRES
    société dont le pouvoir est détenu par les femmes
    nom féminin
    voici les lettres
    A E I E O T C C R G Y N

     

    Mes mots

    accointer, érection, réaction,citoyen,contrée,croyait,crâne, écria, encre,encrage, raconte

     

     

    - Cesse donc de faire ton intéressant Balae se reprit Dame Eleonora tandis que tous le autres restaient cois sous l’effet de la surprise. Ne va pas inventer n’importe quoi pour nous convaincre de te laisser partir avec l’expédition.
    - Je n’invente rien, lança l’adolescent rouge de colère. Vous m’avez recueilli depuis bientôt deux ans, mais avant de vivre ici, j’ai parcouru les terres d’en bas, j’ai vécu dans la tribu des Aymazoines. Elles possèdent une magie presque égale à cette de Maitre Kadeg. Iléana l’ancêtre mourante a transmis ses connaissances et son pouvoir le soir de l’Aprech, j’étais là, trop jeune encore pour qu’elles me demandent de quitter La Gynécée. J’assistais à toutes les cérémonies. Déclara- t-il avec fierté. Je sais plus de choses sur ce monde que personne ne peut l’imaginer parce qu’enfant on me croyait handicapé mental. A ces mots ses yeux se tintèrent d’un éclat électrique et prirent une couleur d’encre, Dame Eleonora poussa un cri de surprise. Arwan posa une main sur l’épaule du jeune homme.
    - Calme-toi Balae, c’est dans cette tribu que tu as entendu parler de la jarre ?
    Balae qui regardait fixement Eleonora, détourna les yeux, et son regard reprit un aspect normal. Il soupira.
    - Oui, lors de l’Alprech, c’est la dernière nuit de la Grande Meneuse quand elle passe ses pouvoirs à l’Elue, elle transmet toutes ses connaissances. Les Aymazoines ignorent qu’incidemment elle m’a divulgué ses secrets et tout  son savoir. D’ailleurs c’est étrange jusqu'à cet instant j’ignorais moi-même tout ce que je vous raconte en cet instant.
    Le jeune garçon vacille portant sa main à la tête comme victime d’un violent mal au crane.
    - Eh, reste avec nous lança Arwan rattrapant le jeune garçon avant qu’il ne s’affaisse sur le sol.
    - Quelle histoire incroyable s’écria Eleonora, ce jeune garçon est chez nous depuis quelques années, et j’ignorais qu’il avait séjourné dans cette tribu si singulière. Il a débarqué une nuit de grand orage. Avec son air un peu crétin, il m’a fait de la peine, il avait besoin d’un point d’encrage. Et nous lui avons offert le gite et le couvert, en échange de quelques petits travaux. Il ignorait comment il s’était retrouvé chez nous, ni d’où il venait. Et cette histoire qu’il nous conte maintenant c’est fabuleusement impensable. Il va bien ? Il est tout pale, lui au teint si mat que nous le pensons un peu gitan. Il faudrait le monter à l’étage. Au seigneur qu’est ce que va en penser Maitre Kadeg quand il va découvrir que Balae vient de chez les Aymazoines.
    - Qu’à donc de si singulier cette tribu Dame Eléonora s’enquit Enora
    - Oh rien de très particulier, elles vivent dans une contrée très reculée, en totale autarcie, suivant un mode de gynécocratie. Le rôle des hommes est disons ,un peu… particulier murmura t elle en rougissant
    - Particulier comment ? demanda Enora
    - Oh Princesse reprit Eleonaora en rougissant de plus belle, je vous en prie, oublions cela c’est sans intérêt.
    - Qu’est ce qui est sans intérêt ma chère ? S’enquit Kadeg qui venait de les rejoindre
    - Je demandais quel est le rôle d’un citoyen Aymazoine, dans cette société singulière ou les femmes détiennent le pouvoir.
    Kadeg fixa la jeune femme de son regard envoutant, comme s’il sondait son âme et éclata d’un rire tonitruant. Se tournant vers sa femme
    - Eleonora ma très chère ne me dites pas que cette question anodine vous embarrasse à ce point. Puis se tournant vers Enora,
    - Uniquement des reproducteurs, ils sont choisis comme des étalons, sur des critères purement physiques telle que la durée de leur érection. Ils doivent être bien montés pour satisfaire ces dames, lança t il tout en guettant la réaction d’Enora.
    Celle-ci manqua s’étrangler de surprise.
    - Vraiment ? Mais c’est abject, c’est humiliant, c’est ….
    Kadeg rit à gorge déployée ce qui agaça prodigieusement l’adolescente
    - Oh oui c’est certain votre éducation reste à faire jeune fille. Vous me semblez un peu coincée sous vos grands airs de jeune princesse des temps modernes. Ils vous apprennent quoi dans votre monde. L’avenir de la race prime sur tout. Il vaut mieux çà que d’utiliser la cryogénie totalement iatrogène. De toute manière c’est une décision qui fut prise de concert entre les deux parties il y a des siècles
    Il nous faudra éviter leur secteur pendant la traversée, je préfère éviter de nous accointer avec elles, car en contrepartie il nous faudrait abandonner quelques beaux spécimens que vous avez emmenés dans vos bagages
    - Je ne comprends pas… commença la princesse
    Kadeg lui sourit.
    - seriez-vous prête à céder votre garde rapprochée ? reprit-il en désignant du menton Ducan et son frère , parce que je parie tout ce que vous voulez petite ,que ces deux petits lots gagneraient les faveurs de Mitilda la tigresse .

    ©MBCRéas 

     

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    Jeux de lettres: Gynécocratie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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