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Par Missnefer13500 le 1 Novembre 2015 à 11:43
C’est par l’affiche placardée sur l’arrêt de bus, celui près de l’école coranique près de chez lui que Stéphane apprit la disparition d’une troisième jeune fille de seize ans dans le quartier. Une mignonne adolescente brune aux yeux verts, au visage rieur, plutôt mince, certains la catalogueraient anorexique. Il soupira, une nouvelle disparition inquiétante, vu que les deux précédentes avaient été retrouvées mortes le mois passé. Il espérait cependant se tromper et que la gamine réapparaitrait rapidement, c’était souvent le cas, que ce ne soit que juste une fugue.
- Même si c’est votre lot quotidien, un crime vous nouera toujours le ventre, que vous soyez débutant ou inspecteur aguerri, non on ne s’habitue jamais, heureusement d’ailleurs répétait toujours le commandant aux nouvelles recrues.
Il déverrouilla à distance les portières de sa voiture une Austin mini, voiture idéale pour se déplacer dans la capitale, se glissa à l’intérieur glissant ses longues jambes dans l’étroit habitacle, la voiture n‘était pas vraiment adaptée à sa haute stature mais il s’en accommodait, préférant sa petite voiture qui se faufilait partout plutôt que d’emprunter le métro aérien, dont la bouche de métro se trouvait à sa porte et le déposait juste devant le commissariat.
En arrivant au bureau, il se renseignerait auprès de Gérard chargé d’enquêtes sur les disparitions.
Le mois précédent, la brigade avait été saisie par le Parquet suite la découverte du corps sans vie, d’une adolescente retrouvée dans une poubelle du Parc Manceau puis quelque jours plus tard, pour celle d’une autre gamine également traitée comme un morceau de viande, même âge, même profil physique et psychologique.
Jeunes mineures fragiles, rebelles, en pleine crise d’adolescence, livrées à elles même dans des familles démissionnaires. Comment des parents pouvaient ils lâcher prise ? Stéphane ne parvenait ni à le comprendre, ni l’admettre. Il sentait toujours son ventre se nouer, devant des tels comportements, parfois il avait même envie d'hurler.
Tout le monde s’inquiétait désormais devant la répétition de ces délits, jeunes filles agressées sexuellement, et étranglées. Aucune piste exploitable à ce jour.
Toute la brigade mettait les bouchées doubles pour mettre au plus vite ce criminel sous écrou.
Le jeune homme grimpa , quatre à quatre, les escaliers menant au bureau de Gérard. La porte était ouverte comme toujours, Stéphane toqua sur l’encadrement pour signaler sa présence, se glissa dans la pièce et s’assit sur la chaise devant le bureau de son collègue. Celui ci leva la tête de son ordi, retira ses lunettes et se frotta les yeux, le regard morne. Stéphane déposa l’affiche qu’il avait piquée sur l’abri bus, Gérard s’en saisit.
- Tu es au courant demanda Stéphane, montrant la photo du menton ?
- Malheureusement oui, sa meilleure amie, sort d’ici il y a un quart d’heure à peine. Disparue depuis trois semaines et ses parents n’ont toujours pas signalé sa disparition. Connue pour ses fugues, une de plus probablement, pourtant sa copine n’est pas du tout d’accord cette fois ci. J’étais en train de relire sa déclaration.
- Pourquoi pense-t-elle qu’elle n’a pas fugué cette fois ci ?
- Elle ne répond pas au téléphone et sa messagerie est saturée. D’après la petite Eléonore, Marie est une accro au téléphone et aux réseaux sociaux, et pas de nouvelles nulle part, aucun post, donc elle s’inquiète.
Les deux hommes soupirèrent et le silence s’installa dans la pièce, chacun dans ses propres pensés, Gérard reprit :
- Apparemment pas ses parents, je vais les convoquer cet après-midi. Surement rien avoir avec vos affaires en cours, la petite doit s’inquiéter pour rien, sinon pourquoi les parents n’auraient pas signalé cette absence ?
Nerveux il écorna la photo, puis la lissa du plat de la main.
- Oui très juste, certainement aucun lien avec mon enquête, mais elle vit dans le même quartier que les deux autres, un peu dérangeant quand même. Tu me tiens au jus quand tu auras vu les parents, je préfère.
Sur ce il se leva et rejoignit son bureau qu’il partageait avec Laurie. Leur groupe d’investigation se composait de six agents à ce jour. Ils étaient donc tous présents et concentrés sur cette affaire délicate.
Il rejoignit Laurie dans leur bureau commun, sur le bureau de Laurie tout était admirablement ordonné, son coté un peu maniaque ressortait parfois un peu trop, et ils se chamaillaient quelquefois, elle, lui reprochant son « bordel »et lui, son coté trop rigide. Il se pencha par-dessus son épaule, son doux parfum fruité lui chatouilla les narines, Laurie relisait les déclarations Elle s’occupait des auditions, les jeunes filles se trouvaient plus à l’aise avec elle .Stéphane les intimidaient par son coté beau gosse Silhouette athlétique, grand brun, yeux gris-vert, sourire avec petites fossettes, une allure d’acteur de série pour ces jeunes demoiselles, béates devant le physique de l’inspecteur de la crim, elles en perdaient leur moyens.
C’était plutôt amusant trouvait Laurie, le très charismatique Stéphane ne jouait jamais de ses atouts. Laurie soupira, et remua sur sa chaise, la promiscuité de Stéphane la mettait mal à l’aise. Elle ferma les yeux quelques secondes pour se concentrer, tentant de faire abstraction de son souffle près de son oreille. Comment ne pas résister au charme du jeune homme ? Pourtant sa petite amie l’avait quitté après deux ans de vie commune pour épouser un quadragénaire, une tête de macaque, maugréait Stéphane dans ses mauvais jours, très friqué et vivant dans un manoir. Stéphane se remettait difficilement de cette rupture, il ne comprenait toujours pas Il lui avait promis un mariage conventionnel : curé et maire, mais elle l’avait largué avant qu’il ne put faire sa demande Depuis la bague n’avait pas quittée la poche intérieure de son blouson, il la sortait parfois pour la regarder, Laurie le voyait faire quand il ne se croyait pas observé.
La jeune femme se re-concentra sur sa lecture.
- Qu’est ce que tu cherches ?
- Je crois que j’ai trouvé un point commun.- Elles fréquentaient assidument le Bar N’importe quoi
- C’est près de chez moi, je connais j’y vais parfois boire un verre en happy hours. Très sympa, une clientèle d’habitués au NIQ, je n’avais pas remarqué les mineures.
Laurie éclata de rire.
- Qu’est ce qui t’amuse ?
- Pour voir les filles il faudrait que tu t’intéresses à la gent féminine et depuis Aurélie…
Elle ne poursuivit pas sa phrase, il valait mieux éviter de s’aventurer sur un terrain miné, mais ils se comprirent, elle le lu dans le regard du jeune homme.
Ils se fixèrent un instant, Stéphane tapotait de ses doigts un carnet de maroquin noir, ses yeux virèrent couleur marine, signes contrariété chez lui, puis se leva sans mot dire et quitta la pièce, le commandant le réclamait dans son bureau.
Laurie se leva et se dirigea vers la machine à café et se servit une tasse, un café plutôt infâme et froid, elle fit la grimace. Comment pouvait-on boire cette horreur.
Romain, un autre membre de l’équipe l’interpella, elle sursauta, elle ne l’avait pas entendu arriver
- On vient de recevoir le rapport d’autopsie lança-t-il en lui le tendant, tout confirme les premières impressions du médecin légiste sur le terrain.
Laurie s’en saisit, mais Laurent ne le lâchait pas. La jeune femme soupira, tandis que son collègue souriait béatement.
- Pourquoi ce sourire idiot sur ta figure ?
- Pour rien je me demandais juste qu’est ce qu’il se passe avec Stéphane ?
- Ce qui se passe avec Stéphane ? reprit la jeune femme. Je ne comprends pas la question.
- Allez fait pas l’innocente.
- Faudrait arrêter de te faire des films Romain Nous sommes tous collègues de travail ici, et notre binôme fonctionne bien avec Steph, qu’est ce que tu vas imaginer ?
- Oh vu que je ne suis pas tout seul à le penser, c’est plus un film c’est un constat, on voit bien comme tu le regardes depuis qu’il est séparé d’Aurélie. Et vous sortez souvent ensemble maintenant, la course, le cinéma l’autre soir C’est qu’il est beau gosse le Stéphane, mais c’est un con.
Laurie faillit répliquer, mais elle comprit qu’il n’attendait que çà, aussi tourna-t-elle les talons.
Romain ricana derrière son dos et poursuivit en lui chuchotant à l’oreille, avant qu’elle ne s’éloigne.
- Il n’a qu’à claquer des doigts, les filles sont déjà à ses pieds, en commençant par toi, tu es la plus canon de toutes celles qu’il pourrait avoir. Ca confirme qu’il est vraiment con et aveugle.
Laurie s’arrêta net et se retourna brusquement, ses yeux lançaient des éclairs, Laurent recula d’un pas levant les mains en signe de réédition.
Romain le comique de service, ne la fit pas rire du tout cette fois ci. Parce que si c’était une tentative d’humour, il lui faudra revoir ses sujets, car celui-ci n’était pas du tout un sujet à plaisanter.
Elle rumina ces dernières paroles . Un bon quart d’heure plus tard, elle n'était toujours concentrée sur la lecture du document remis par Romain, troublée par les propos de celui-ci. Était-elle attirée par Stéphane ? Ils partageaient quelques verres, un diner parfois. Ils étaient allés voir le Malade Imaginaire au Petit Théâtre, il l’avait surprise par son érudition dans le domaine, en lui expliquant que ce qu’était un style macaronique. Ils s’étaient trouvé des passions communes comme le footing et ils s’entrainaient parfois ensemble. Pour le reste ...Oui elle devait bien se l’avouer, que depuis leur dernier entrainement, quand il avait retiré son tee-shirt trempé dévoilant son torse musclé et son ventre plat, une silhouette parfaite, aux muscles juste dessinés sans excès, elle ne le regardait plus comme avant. Elle devait bien le reconnaître, et ce pas plus tard que tout à l’heure, son souffle chaud, l’avait troublée plus que de coutume. Alors oui peut être, Stéphane l’attirait. Elle devait se ressaisir et vite.
Elle revint au rapport d’autopsie, sans aucun doute les jeunes filles avaient été violentées avant leur décès Laurie s’étira, les résultats n’apportaient pas grand-chose à l’enquête
Laurie se rendit dans la pièce commune dans la quelle sur un grand tableau blanc on pouvait voir les photos des jeunes filles et d’autres notes.
Entre elles, elle écrivit au marqueur noir : NIQ nom du bar que les jeunes filles fréquentaient .Elle tapota ses lèvres avec son marqueur tout en réfléchissant à voix haute
- Connaissiez-vous votre bourreau ? Est-ce la première rencontre ?
- Tu parles toute seule maintenant demanda Stéphane en venant se mettre à cote d’elle et s’appuyant sur le bureau derrière eux
Elle le regarda, il ne semblait plus fâché contre elle. Il souriait.
Ils se fixèrent un moment, dans le mouvement brusque qu’elle avait fait pour le regarder une mèche de cheveux détachée de sa queue de cheval lui tomba dans les yeux, Stéphane la ramena délicatement derrière son oreille, Laurie frémit au contact de ses doigts chauds sur son cou qu’il avait effleuré dans son geste. Elle apprécia cette caresse et se mit à en imaginer d’autres plus intimes, elle sentit son visage devenir rouge carmin, jusqu’à la racine des cheveux, son cœur tambouriner dans sa poitrine Mais qu’est ce qu’il lui arrivait, qu’est ce que c’était que ce cirque ! Pourvu qu’il ne dise rien, je ne supporterais de le voir se moquer de moi
Stéphane ne sembla rien percevoir, il se leva du bureau auquel il était appuyé.
- Viens il est midi, allons manger chez Amarine le marocain au coin de la rue.©MBCRéas
12 commentaires -
Par Missnefer13500 le 25 Octobre 2015 à 10:29
comme j'ai visité la grotte Chauvet-
un mot qui a un petit rapport
ensemble des techniques pour étudier
les matières fécales de la préhistoire-
le --- fait de la ----
3 commentaires -
Par Missnefer13500 le 10 Octobre 2015 à 07:44
pe blanche plissée. (Le costume officiel était coupé dans 30 mètres de tissu blanc, formé de 400 plis qui symbolisaient 40 0 années de servitude sous l’occupation turque.)
La station de métro Bastille s’avère être, pour Stéphane une de ses préférées, centre stratégique vers d’autres lignes, vue sur la Seine et sa magnifique fresque qui en décore les murs et représentant les différentes étapes de la prise de la Bastille, certainement pour toutes ces raisons à la fois. C’est leur arrêt, Alain habite juste un peu plus bas Rue Biscornet, dans un vieil immeuble auquel ils accèdent par un de ces passages couverts qui font la joie des touristes, celui-ci n’est pas un des plus beaux, mais il possède son propre charme ,le charme de ces allées d’antan. C’est d’un pas leste que le jeune homme les précède, vers la grande porte majestueuse, au bois vieilli et délavé par les intempéries, ornée d’une poignée de porte en forme de main, pas très original, mais comme on en voit beaucoup sur ces anciens immeubles.
- Vous êtes en forme je suppose, surement même, un inspecteur se doit d’être forcement en bonne santé pour courir après les voyous. L’ascenseur est en panne, il date de Mathusalem, et j’habite sous les combles. Ma grand-mère m’a fait cadeau du dernier étage, avant qu’elle ne succombe à son funeste destin et j’en ai fait mon atelier, une vue imprenable vous verrez.
Stéphane et Laurie se regardent sans mot dire, chacun à ses propres pensées, trouvant tous les deux, au fur et à mesure des échanges précédents ainsi que de part son allure, que ce jeune homme est assez étrange.
Un digicode contrôle l’entrée de cette veille bicoque assez délabrée, le jeune homme pousse la lourde porte d’un coup d’épaule, et ils pénètrent dans une magnifique cour pavée, et les bruits de la rue s’effacent pour faire place à un brouhaha assourdissant.
- Mme de Rembien, adore les fêtes grandioses, il ne se passe pas un jour qu’en n’en organise pas une. Une lutte perpétuelle pour oublier son fils en taule, presque toute l’année. Depuis le jour néfaste ou il agressé cette jeune fille, la sultane c’est son surnom, ne cesse de s’enivrer de réceptions parfois sages, parfois libertines, à son âge c’est assez décadent. Elle ressemble à une fleur fanée, plutôt à une pomme fripée. Rajoute-il en riant. Ah elle vient vers nous, des flutes à la main. Zut elle nous a vus, plus moyen de lui échapper.
Dans les bruissements des tulles de sa tenue, une femme d’environ soixante quinze ans et frisant l’obésité morbide, certainement létale à long terme, se dirige vers eux d’une démarche lente et incertaine. Elle n’en est certainement pas à sa première coupe de champagne. A ses cotés, un jeune homme à l’allure de sauterelle dans un costume folklorique grec, lisse d’une main la fustanelle portée sur des collants blancs, il ne manque que le pharion, le phermeli, et les fixes chaussettes, pour compléter cet accoutrement. En fond retenti le bruit des casseroles et les cris d’une jeune femme qui réclame la poêle téfal.
Derrière le couple le plus incongru qui soit, comme déboulant de nulle part, surgit une jeune fille qui semble fuir une nuée d’abeilles virevoltante, en fait juste un groupe de gosses, excités comme des puces, qui lui collent aux basques. Des adultes suivant ce groupe hétéroclite, terminent l’installation de grandes tables couvertes de nappes blanches immaculées et les saluent d’un petit geste amical de la main. Une myriade d’odeurs et de couleurs multicolores assaillent nos deux inspecteurs, surpris par cette avalanche de nourriture, corbeilles de fruits variés, nèfles, fruits exotiques, pêches, prunes raisin… côtoyant des montagnes d’assiettes de pain pita, des mezzés de toutes sortes : houmous, Tzatziki, Ktipiti, poivrons piquillos farcis à la feta , feuilles de vignes…, des plats chauds comme la moussaka, spanakorizo, Spanakópita, Kftedakia, ragout de bamies…et les desserts dégoulinants de miel : baklavas, Loukoumathes , Loukoumades, Kourabiedes, Moustalevria, et d’autres sortes de flans, Loukoum de toutes les couleurs et bien d’autres plats aux noms inconnus et imprononçables pour les jeunes inspecteurs.
Buffets dressés là au milieu de la cour, tels des autels géants d’offrandes gustatives, ici en plein cœur de Paris, une farandole sucrée, salée.
Après un désagréable grésillement, la musique du film Zorba le Grec vient envahir cet endroit en vase clos, se répercutant sur les murs de l’immeuble, entre les fenêtres du deuxième étage une homme se penche et déploie un drapeau aux couleurs de la Grèce.
- Oui les teufs ne manquent pas d’originalité dans cette résidence, souvent organisées au débotté, mais parfois, planifiées avec beaucoup de précision et de faste. J’avais oublié celle-ci. Il faut dire que je n’avais pas prévu de rentrer de si tôt
Arrivée à leur hauteur, la maitresse de maison , après les avoir examinés de cap en pied, avec une grimace de dégout sur les lèvres, se tourne vers la jeune fille scotchée à l’éphèbe maigrichon en tenue folklorique.
- Juliette mon petit, voit donc ce que tu peux faire pour çà, lance-t-elle, d’un air dédaigneux désignant les jeunes enquêteurs. Hors de question qu’ils assistent à la fête dans cet …
- Juliette ? L’interrompt Stéphane en reconnaissant la jeune fille, sous son bonnet à voile, sa jupe longue et le gilet aux broderies chatoyantes, le pendant féminin du costume folklorique de la sauterelle.
- Salut inspecteur, lance Juliette, avec un petit signe de la main et un grand sourire aux lèvres, visiblement heureuse de cette agréable surprise
- Un inspecteur à MA fête, feule Madame De Rembien, seigneur j’en ai la nausée. Par pitié ôtez le de ma vue. Juliette mon enfant, vous connaissez cet homme, vos fréquentations ne sont pas très recommandables, il me semble.
©MBCRéasGrece floklore plus d'ici en suivant le lien
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Par Missnefer13500 le 27 Septembre 2015 à 07:01
A E E O R J G L L N
Je dois avouer que j'ai pas mal galéré, franchement rien ne me venait et parmi la liste interminable de poires
impossible de faire concorder lettres et poires existantes
quant à trouver une photo , un vrai parcours de combattant
Bon ceci dit fermons la parenthèse sur les poires
pour passer aux mots et au texte
réglé, léger,genre, glaréole jargonne, jargon, galère, orage, orangée, large, Léone,rallonge, lagon, loger, galerne, général, gnôle, golée,glaner
Le cortège s’était enfin mis en branle, maitre Kadeg en tête. A ses cotés Enora et Arwan suivi de Grand-Ma et Anaïg.
Duncan et Amaël s’étaient joints à la garde rapprochée de Kadeg, et la petite bande de guerriers partis en éclaireurs devaient les attendre au point de rencontre, déterminé à l’avance par le mage. Tout semblait réglé comme une partition musicale. Pas une fausse note dans l'organisation , songea Enora in petto.
Le soleil brillait haut dans le ciel tandis que la troupe s’engagea le cœur léger, sur la route scintillante qu’Enora et ses amis avaient empruntée les jours précédents pour rejoindre le château. Arwan monté sur un superbe alezan noir semblait très à l’aise, et Enora en fut particulièrement surprise, Kadeg lui avait réservé une douce pouliche, devant son air effaré, quand ils évoquèrent les moyens de locomotion. Vraiment Arwan la surprenait de plus en plus, elle ne le pensait pas être du genre à faire de l’équitation, le connaissant comme joueur dans l’équipe de football du lycée, et comme elle méprisait ces jeunes gens, qu’elle trouvait imbus d’eux même, n’avait jamais fait l’effort de le connaitre.
Aujourd’hui, après plusieurs jours de cohabitation forcée, elle dut bien admettre, qu’elle avait fait preuve de beaucoup d’à priori, et d’un manque total de tolérance. C’est ce à quoi elle songeait, tandis qu’elle le dévisageait, se demandant comment ce jeune homme pouvait encore bien la surprendre.
- J’étais quaterback dans mon équipe, puisque tu veux savoir quel était mon poste.
Enora sursauta, Arwan lui souriait. Son cheval qu’elle maitrisait mal fit un écart, et une glaréole surprise s’envola.
- Et oui, qui sait ,je pourrais surement te surprendre.
Arwan lui fit un clin d’œil, et son sourire s'élargit davantage devant la mine stupéfaite de sa compagne de route. Il poursuivit sa conversation muette avec la jeune femme
- Je me suis entrainé avec Grand- Ma depuis que nous sommes ici.
- Non je te promets que je n’ai pas écouté toutes tes pensées continua-t-il à voix haute, mais tu es tellement concentrée sur moi depuis que nous sommes partis et tu n’arrêtes pas de me dévisager, que je n’ai pu m’empêcher de t’entendre.
Enora déglutit gênée, ne sachant pas quoi répondre. Puis se reprit.
- Et pourquoi donc, je n’arrive pas moi, à entendre tes pensées, puisque j’ai parait il ce même don ?
Arwan la fixait de ses magnifiques yeux sombres, et la jeune fille frémit sous la caresse de regard profond, tandis que le jeune homme reprenait en silence.
- Simplement parce tu ne mobilises pas tes ressources De plus il te faut pratiquer cet exercice pour te perfectionner.
- En effet, rajouta Amaelle qui vint se mêler à cette conversation silencieuse. De plus, tu peux aussi fermer ton esprit aux autres, c’est un atout que peu d’entre nous possède. Moi je peux me déconnecter pour ne pas entendre les autres, mais un Jargonne (c’est ainsi qu’on nous appelle,) peut pénétrer mon esprit, je ne peux rien faire pour l’en empêcher. Vous par contre, les enfants possédez la capacité d’échanger vos pensées entre vous, et de repousser toute tentative d’intrusion. Mais vous pouvez également choisir ce que vous souhaitez partager.
Enora fronça les sourcils. Du chinois tout çà, un jargon qu’elle avait du mal à comprendre.
Arwan éclata de rire à nouveau, çà couvait depuis un moment, elle l’amusait.
- Ne m’en veut pas dit il à voix haute, mais si tu voyais ta tête puis toutes ces pensées qui s’y bousculent…
La jeune fille soupira et songea : Quelle galère !
- Je vous entends très clairement cependant…
- Nous allons devoir faire un large détour me conseille Léone. Un orage gronde, cette lueur orangée à l’horizon le confirme, les coupa Kadeg. Une belle petite rallonge à laquelle nous ne pouvons échapper. Il va nous falloir longer le verger de jargonnelle de Sire Tristan, puis nous arriverons au Lagon ambré. Il soupira et hocha la tête, un bien grand détour à mon gout mais les chariots ne supporteraient le passage au milieu du champ magnétique. Tant pis nous irons loger dans la tribu de Galerne. Nous y serons très bien accueillis Ils distillent une excellente gnôle, et je ne cracherais pas sur une petite golée. Le général Largo, sait faire preuve hospitalité, et de plus qui sait nous pourrions glaner des informations intéressantes .©MBCRéas
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