• Prognathe

     

    Lucille suivie de son garde du corps, se rend d’un pas décidé vers la petite salle habituellement réservé aux interrogatoires
    La panique disparue, elle reste inquiète malgré les propos rassurants de Léo. Elle ne parvient pas à maitriser le tremblement de ses mains.
    - Pourquoi ? Souffle t elle d’une petite voix atone
    Leo pose sur son épaule une main qui se veut rassurante, c’est un pro, il décode tous les petits gestes et expressions, il sait que Lucille ne sera vraiment tranquillisée qu’après avoir vu son fils, comme tout parent aimant.
    L’agent O’ Malley aurait du les prévenir et leur demander de les rejoindre d’emblée dans ce bureau au premier étage pense Léo in petto.
    Dés son arrivée dans la pièce, la tension qui nouait ses épaules, s’efface, Antoine se jette dans ses bras. Lucille ne voit que lui
    Après leurs embrassades, elle se décide enfin à remercier l’accompagnateur de son fils et se fige découvrant l’agent du FBI, sa présence loin de la rassurer, l’effraie bien au contraire.
    Brian s’avance vers elle tout sourire, et lui serre la main d’une poigne bien ferme, son regard bleu lagon se veut rassurant
    - Bonjour Lucille comment allez vous ?
    Elle sourit faiblement, sa présence l’angoisse terriblement. Elle ne veut pas le montrer à Antoine qui la tient par la taille d’un geste, elle sourit intérieurement en y songeant, protecteur.
    - Bien, maintenant qu’Antoine est là, répond elle en jetant un regard empli d’amour sur son fils à ses cotés
    - J’en suis ravi, nous pouvons y aller, les formalités douanières sont terminées déclare t il en ouvrant la porte et les invitant à sortir.
    Lucille ouvre la bouche s’apprêtant à demander :
    - Pourquoi êtes-vous là. Mais l’agent l’interrompt comme s’il avait lu dans ses pensées
    - Plus tard.
    Vraiment toute cette situation est stressante et même angoissante.
    Lucille est persuadée désormais quelle ignore certains éléments et des petits picotements à la base de son cou l’avertissent d’un danger imminent, elle ne saurait dire pourquoi mais ici aussi à Nice, Brian 0’ Malley mène la danse en patron .
    Antoine très volubile, lui raconte son voyage, la distrayant tandis que le quatuor traverse le grand hall des arrivées.
    Leo et Brian ouvrent la marche discutant entre eux, Lucille n’arrive pas à entendre ce qu’ils se disent.
    Parvenus à la sortie, Leo se tourne vers Lucille, l’informant qu’il va chercher la voiture. Lucille ne discute pas, elle n’aurait pas le dernier mot.
    Brian, lui sourit tout en jetant un coup d’œil aux alentours, regard qui n’échappe pas à Lucille. Elle peut noter que son comportement reste très professionnel.
    Elle constate avec surprise qu’il porte une oreillette, et qu’il vient de recevoir un message. Il détourne son regard pour fixer un homme d’une cinquantaine d’année, engoncé dans un costume étriqué et froissé, carrure massive, mâchoire prognathe, des lunettes masquent partiellement son visage et lit un journal.
    Lucille pose son regard sur Brian cherchant à découvrir ses émotions, juste un tressaillement de la mâchoire et des yeux devenus gris orage, il n’est pas content, il lui semble qu’elle l’entend marmonner : négro
    Il parle dans son oreillette, elle ne sait avec qui , mais de cet homme là bas , ce noir baraqué qui semble lire son journal Pendant ce temps Antoine n’arrête pas de jacasser, racontant par le menu ses dernières péripéties.
    L’agent la pousse gentiment vers la sortie lui lançant :
    - En route notre voiture nous attend.
    Leo s’empresse de ranger les valises dans le coffre de la berline, aide Lucille et Antoine à s’installer à l’arrière, l’agent Brian prenant place à l’avant.
    Lucille se penche vers lui entre les 2 sièges :
    - Agent O’ Malley n’avez-vous rien à me dire ?
    - Certainement Lucille mais ce n’est pas le bon moment
    Celle-ci comprend que la présence d’Antoine compromet toute chance de discussion sérieuse.
    Le sujet est bien plus grave qu’elle ne le pensait.
    - Rose votre amie m’a chargé de vous dire de ne pas vous inquiéter inutilement et d’embrasser votre mère pour elle, elle regrette vraiment de ne pouvoir vous rejoindre.
    Lucille résignée et consciente de la présence d’Antoine blotti à ses cotés, soupire :
    - Elle me manque terriblement.
    - J’imagine qu’en ces terribles moments vous auriez grandement appréciée sa compagnie.
    - En effet nous nous connaissons depuis l’enfance, c’est la sœur que je n’ai pas eue.
    - Attachez vos ceintures s’il vous plait Mlle Legrand. lance Leo.
    A ses mots et au regard qu’elle entrevoit dans le rétroviseur, un nœud de plus en plus énorme envahit son ventre, une peur inextensible la ronge soudainement.
    Des évènements graves sont en route, elle regrette brusquement d’avoir fait venir Antoine.

     

    ©MBCRéas

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 18 Mai 2014 à 14:21
    colettedc

    Super Missnefer ! Que c'est bon et intéressant à suivre ! Bonne poursuite de ce dimanche ! Bisous.

    2
    Dimanche 18 Mai 2014 à 20:00
    LADY MARIANNE

    bonsoir ! j'arrive seulement-
    j'ai programmé pour demain ??
    bonne soirée- bises !

    3
    Lundi 19 Mai 2014 à 23:51

    quelle histoire

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