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    chez  Sirene

     Assise sur le banc de pierre tout au fond du jardin,sous le grand orme majestueux , dont les branches touchent presque le sol , elle est assise là ,son  bouquet de roses crèmes entre les mains, le regard au loin .Elle semble poser pour les photographes mais il n’en est rien, elle est là paniquée, cachée  à l’abri des regards dans sa belle robe de satin et d’organza, Sa gorge est nue comme le veut la tradition, son futur époux lui offrira tout à l’heure une parure étincelante, elle le sait, elle la connaît. Ce sera une des 4 choses qu’il lui faut porter : quelle chose de vieux (la parure de la grande tante Hortense), quelque chose de bleu (les épingles à cheveux  dans son chignon de boucles brunes savamment élaboré par  sa coiffeuse Mimi)   quelque chose de prété (les boucles d'oreilles de tante Elise ) quelque chose de neuf ( cette robe choisie  par sa mère) quand au penny d'argent dans sa chaussure  plus personne ne s'en soucie

    Cette superbe robe brodée, écrue (le choix de maman, le blanc ne peut se porter  que de jeunes filles pures, elle sourit à cette pensée : qui le peut  de nos jours,) ne lui  plait pas,  bien quelle lui sied  à ravir, le bustier met en valeur sa taille fine et sa superbe poitrine. Les longues manches évasées, l’ampleur de la jupe, la traine, les arceaux donnant du volume à cette robe de princesse, tout lui déplait, lui pèse.

    Elle se sent oppressée (peut être maman  a t elle trop serré le corsage, une heure d’habillage, un laçage donnant un effet à tomber : c’est ce que dit maman)

    Non vraiment cette robe ne le convient pas, avoir cédé si facilement lui ressemble si peu, comme cette robe de Sissi (le rêve de maman bien sûr, elle le réalise à présent) comme ce mariage en grandes pompes, filles et garçons d’honneur en tenues d’apparat (du mauve pour les filles, des costumes en queues de pie pour les garçons).

    Non ce n’est point la robe, c’est cette boule au fond de son estomac qui  la dérange, pourtant elle n’a rien avalé au déjeuner, l’angoisse monte  (on dit que c’est le stress).

     On crie, on la cherche, la voix de maman haut perchée domine les autres, chez elle aussi le stress se perçoit, le ton vire dans les aigus dans ces moments là.

    -Isabelle, Isabelle !

    On lui secoue l’épaule, Isabelle émerge de son rêve ou de son cauchemar, le mariage est encore loin, le choix de la robe n’est encore pas arrêté.


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