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Cauchemar au musée
C’était l’apothéose pour Isabelle, elle n’aurait jamais imaginé un seul instant que la situation vire au cauchemar.
Une simple visite de galerie d’art !
Malgré son ton apaisant, elle ne parvenait à calmer ce bel éphèbe à chevelure ébène qui s’était joint au groupe de ses amies Abandonnée par ses ainées, après un petit clin œil discret (elle saisissait maintenant qu’ils envisageaient de la caser avec le jeune homme lui laissant un peu d’intimité, elle semblait si malheureuse depuis sa rupture avec Vadim), elle se retrouvait là désemparée
Agité, nerveux, ne tenant place, nulle apathie dans son regard mais une sourde angoisse perlait de ses pores et il lançait des regards effrayés autour de lui, détournant les yeux des tapisseries murales couvertes de 666, et d’autres graffitis
Il fini par lui avouer qu’il était atteint d Hexakosioihexekontahexaphobie
Elle le regarda éberluée, premièrement jamais elle n’aurait pu prononcer sans hésitation un nom pareil et deuxièmement, elle ignorait quelle phobie il pouvait évoquer, quoiqu’il semble évident que les figures cabalistiques de la salle le déstabilise
Il parvint à le lui expliquer non sans mal, tout son corps sursautant au moindre bruit
La salle était comble
Cette exposition dans cette demeure inhabitée, qu’elle fini par trouver lugubre désormais s’avérait cependant un franc succès
Le thème fantasmagorique et diabolique choisi par Guillain attirait un public curieux et passionné
Brusquement Isabelle trouva l’atmosphère dérangeante, Ulric en subissait les conséquences de manière physique, il fut violemment pris d’épistaxis, sa chemise de baptiste blanche se trouvait constellée de petites taches rouges
Un joueur de saxophone entama une mélodie, tandis qu’une jeune femme en bikini rouge servait des boissons aux invités
Elle leur proposa un petit verre d’absinthe Rendue nerveuse par le comportement perturbant d’Ulric elle pianota sur le comptoir en zinc auquel elle était accoudée jetant des regards autour d’elle à la recherche de ses amis
Ne les voyants pas, elle sortit son téléphone portable de son sac et envoya un message à Marie espérant que dans ce brouhaha, elle entendrait son appel au secours, levant la tête elle vit la petite bande à 2 pas d’elle en contemplation devant l’œuvre, clou du spectacle de Guillain quelle avait elle même admiré quelques temps plus tôt et qui comme Ulric l’avait ébranlée, et émue mais d’une toute autre manière
Elle se précipita vers eux laissant un Ulric inapaisé, lui jetant des regards fréquents tandis quelle fendait la foule pour rejoindre Anne et Marie
La seule solution pour sortir Ulric au plus vite, peut être même devraient ils appeler les secours
©MBCRéas
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