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Indigotine
L’enfant dans une robe d’un indigo flamboyant, se dirige vers les bus qui viennent d’arriver.
Ses petits bracelets tressés de fils multicolores en main, (de ceux qu’il faut porter au poignet et ne jamais retirer jusqu'à ce qu’ils tombent, il ne faut pas bien sur oublier de faire un vœu), elle se faufile pour être la première
Petite futée, sa technique est rodée, et elle fonctionne très bien.
Cette petite métisse Ztozil , mélange communautaire surprenant dans ce petit village indien des Chiapas où le temps semble suspendu, séduit d’un seul de son regard émeraude.
Elle reste digne, elle ne mendie pas, elle vend le fruit de son travail, ses petits bracelets quelle tresse, entre deux arrivages de touristes assoiffés d’objets locaux.
Repérant très vite l’ethnie de ses visiteurs, elle les accueille par un jovial bonjour dans leur langue et se présente : Manuela, établissant ainsi une relation avec sa cible, dont elle souhaite connaître le prénom. Elle choisit les femmes la coquine.
Certaines l’ignorent mais Manuela est tenace et déterminée, il faut se battre dès le plus jeune âge ici.
Isabelle lui sourit séduite, se présente également lui promet qu’au retour elle lui en en achètera, car pour l’heure le guide les dirige tambour battant vers la petite église très pittoresque du village, principal attrait de cette excursion.
Son appareil photo est dans son sac, l’envie de saisir l’expression et le sourire éclatant de la fillette la tente, elle pourrait lui en demander l’autorisation mais ne le fera pas Image saisie équivaut dans cette culture au vol de leurs âmes
Ici à San Juan de Chamula, les croyances sont encore tenaces.
Pourtant près d’elle, un de leurs compagnons de voyage propose de l’argent contre une photo. Isabelle hoquète de stupeur par l’indignité de sa conduite.
Elle lui jette un regard foudroyant, lui rappelant les consignes. Le jeune homme la regarde un sourire idiot sur ses lèvres. C’est sa réponse idoine à cette situation, puis tourne les talons la laissant plantée là.
Manuela tire Isabelle par la manche et lui indique du doigt un petit muret, lui signifiant quelle l’attendra là .Vadim lui prend la main l’entrainant vers la place qu’un chaud soleil inonde de tous ses rayons, se reflétant sur les murs immaculés de l’Eglise, revoyant une lumière éblouissante, Isabelle ajuste ses lunettes de soleil qu’elle avait jusqu'alors accrochées à l’échancrure de sa robe. Un groupe de jeunes garçons, aux cheveux noirs de jais les accostent pour leur vendre des petits pains locaux, ici pas de colorants alimentaires et certainement pas d’indigotine.
©MBCRéas
Ps: j'ai pris quelques libertes pour faire coller les mots à ce texte qui retranscrit un épisode de mes vacances au Mexique (les costumes Ztotils sont à prédominance de jaune et de mauve et non pas indigo du tout)
le culte dans l'église est mi paien , mi chrétien c'était assez déconcertant
Voici quelques images du net car bien sur je n'ai aucune photo personnelle, respectant comme il se doit les coutumes
pour en savoir plus
Elle ressemble beaucoup à la petite Manuela
(qui n'avait pas les yeux émeraudes
bien sur)
qui m'a accostée ce jour là
et attendue patiemment mon retour sans oublier mon prénom
Des rencontres qui ne s oublient pas
Tags : atelier écriture, jeux de lettres de Christine, des mots une histoire
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Commentaires
C'est une très bonne idée que de se servir de ses propres souvenirs pour construire une nouvelle. Cela lui donne encore plus de réalisme.
Bises.
un très beau texte et quand nous allons dans un pays étranger nous nous devons de respecter les coutumes ce n'est pas comme ces étrangers qui arrivent en France et continuent de vivre comme dans leur pays
Merveilleux texte de ce voyage Missnefer ! Très intéressant à lire aussi tenant compte de ce tu ajoutes en bas ... j'aime beaucoup !
Bonne nuit et agréable semaine !
Bisous.
j aime le partage d'experience
cette gamine m'a scotché apprendre les langues pour mieux pouvoir dialoguer eux qui ceux mettent à notre portee
et cette dignite, personne ne mendie il te propose toujours quelque chose , une galette de pain, garder ta voiture.. 1000 petites choses simples en contrepartie et contrairement a ce que dis christine ils ne sont pas lourds , plutot comprehensifs car ils sont si nombreux a te proposer les même choses ils savent bien que tu ne peux pas toujours acheter
mais c'est clair envoyer des enfants est piegeant çà touche ta fibre sensible ,avec leurs grands yeux noirs
Te voila malade a ton tour zut alors......ah quand ca nous tombe dessus, rien a faire hein !!! terrible !
Ma doc me dit que tout le monde manque de vitamine D et que forcément, on se fragilise et on attrape ce qui passe.
Bon ben soigne toi bien, merci de ton soutien, tu as le mien ma Miss chérie
Bonjour Missnefer, un petit coucou pour savoir comment tu vas et te souhaiter une belle fin de semaine.
Très jolie ton texte !
Je te souhaite une belle journée, bisous à bientôt.
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Coucou Miss
Très beau texte
Mais tu sais il n'y a pas besoin d'aller au Mexique pour "subir" parfois ces abus . Cela m'est arrivé à Paris aux pieds de la Basilique du Sacré Coeur. J'ai failli me faire voler le sac, pas par celui qui me proposait le bracelet mais par un autre qui me suivait et qui lorgne si on donne beaucoup d'argent au premier ..Malins les mecs.
Ce qui me dérange c'est l'insistance même si tu refuses
Merci pour cette belle participation et aussi de continuer l'histoire d'Isabelle et Vadim.
Je me suis résignée à accepter la nouvelle situation (MdR)
Bon dimanche